La Cellule d’action concertée en violence conjugale vise une intervention rapide dans les situations à haut risque d’homicide conjugal ou intrafamilial, accompagnées ou non de suicide, dans un contexte de violence conjugale. Lorsqu’une telle situation sera identifiée, les partenaires s’engagent à se mobiliser afin d’agir rapidement et efficacement pour assurer la sécurité des personnes en cause.
Concrètement, cela signifie que des organismes partenaires s’engagent à partager et recevoir l’information cruciale et pertinente lorsqu’une situation représente un risque imminent pour la sécurité d’une victime de violence conjugale et de sa famille et à coordonner leurs actions afin de la prévenir.
Coordonnatrice CACVC: Sabrina Laforest: coordo.cacvc@tcvcm.ca
Agente de liaison Fanny Britten: Fanny Britten: agente.cacvc@tcvcm.ca
Objectifs et principes de base de la C.A.C VC Montréal
Les objectifs de cette initiative sont de:
1. Se doter d’une structure pour prévenir les risques d’homicides conjugaux ou intrafamiliaux.
2. Mobiliser et former les partenaires régionaux ou locaux afin d’intervenir sur le terrain.
3. Actualiser les pratiques des partenaires en matière de prévention des homicides conjugaux ou intrafamiliaux.
4. Développer une compréhension commune des problématiques et adopter un langage commun.
Le territoire couvert par C.A.C. VC de Montréal est l’ensemble de l’île de Montréal.
Organismes partenaires
Ce sont les organismes considérés comme essentiels dans la chaîne de sécurité et ayant un pouvoir d'action afin de créer un plan de sécurité complet autour de toutes les personnes se trouvant à risque. Ces organismes participent activement à la structure de concertation, c’est-à-dire qu’ils sont appelés à participer aux cellules de crise ainsi qu’aux différents comités. Chacun des organismes partenaires est représenté par deux personnes, soit une personne désignée et une personne substitut. Pour certaines organisations ciblées et prédéterminées, il y aura deux personnes substituts.
Composition de la cellule de crise:
Service de police de la ville de Montréal (SPVM), Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC), Côté Cour, Directeur de la protection de la jeunesse (DPJ), organisme œuvrant auprès des personnes auteures de violence, maison d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale, Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), services correctionnels provinciaux, CIUSSS du territoire, centre de crise.
Organismes collaborateurs:
Constituent tous les organismes susceptibles d'identifier des situations comportant un risque d'homicide.
Au cours de l’année 2020, la Table de concertation en violence conjugale de Montréal (TCVCM) a entamé une réflexion en lien avec les cellules de crise en prévention des homicides en contexte conjugal, notamment par des présentations de personnes impliquées dans le développement ou encore dans la coordination de telles cellules. Bien que la pandémie de COVID-19 ait ralenti le processus, les membres de la Table sont demeurés motivés et mobilisés pour faire avancer ce dossier et ont désiré passer de la réflexion à l’action ! Conscients de la complexité de la réalité montréalaise et des défis à relever, les membres de la Table ont voté en février 2021 pour la création d’un comité de travail dont le principal mandat était de réfléchir aux conditions de déploiement de telle(s) cellule(s) à Montréal. L’intention du comité de travail a toujours été de travailler en visant à développer une structure qui permet d’agir rapidement et efficacement, dans un souci d’harmoniser les pratiques et les façons de faire et ce, sans ajouter une structure venant complexifier le travail et la collaboration. Selon le comité, la complexité de la réalité montréalaise ne justifiait pas l’inaction
Le comité de travail était constitué des membres suivants : Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Direction des poursuites pénales et criminelles de la Ville de Montréal (DPPC), Direction des poursuites criminelles et pénales du Québec, section Montréal (DPCP), Centre d’aide aux victimes d’actes criminels Montréal (CAVAC), Direction des services correctionnels du Québec, Maison d’Athéna, Le Parados, Nouvelle-Étape, Refuge des femmes de l’Ouest de l’Île, Maison Dalauze, Option alternative, Service d’aide aux conjoints, Juripop, Côté Cour, la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), Batshaw.
Pour assurer la réussite de ce projet, trois clés de réussite ont d’abord été identifiées, soit la confiance, la cohésion et l’agilité auxquelles s’ajoutent deux principes sur lesquels reposent ce projet, soit l’inclusion et l’équité. Des facteurs de réussite ont également été relevés.
Les clés de réussite:
La confiance s’actualise dans la capacité de travailler dans un esprit de collaboration, de respect mutuel et de reconnaissance des expertises de chacun.e, mais aussi dans la volonté de communiquer et de nommer les enjeux et les défis vécus, en toute honnêteté et transparence. La confiance constitue un levier de l’engagement et de la mobilisation des partenaires et elle peut s’ancrer dans la consolidation du partenariat, essentielle à la pérennité de la cellule d’action concertée. La confiance entre les partenaires demeure l’une des clés de réussite de cette Entente et constitue un indicateur du succès de cette dernière pour les années à venir. D’où l’importance de bâtir la confiance dans l’action !
La cohésion se manifeste par l’adhésion des différents partenaires à l’Entente et par leur complémentarité dans l’action dans un esprit de coopération. Concrètement, elle se déploie par la capacité à développer une compréhension commune de la problématique (clientèle définie, langage commun, outils communs) et de l’harmonisation des pratiques entre les différents partenaires, avec notamment la mise en place d’une trajectoire de services unique pour l’ensemble du territoire montréalais.
L’agilité consiste en la capacité de s’adapter aux diverses situations et aux divers changements pouvant survenir et qui permet aux partenaires de se mobiliser et d’agir rapidement. Dans l’agilité s’inscrit aussi la volonté des partenaires d’éviter d’ajouter une structure venant alourdir l’intervention pour permettre au contraire que celle-ci puisse être plus efficace. La capacité de la cellule d’action concertée à être agile pourra s’appuyer et se déployer à travers les services de proximité déjà existants pour les personnes aux prises avec une situation de violence conjugale dans les différents secteurs du territoire montréalais.
Les principes :
L’inclusion vise à ce que toutes les personnes puissent avoir accès aux mêmes services et aux mêmes possibilités et qu’elles puissent être traitées de manière équitable. Ainsi, les enjeux et les défis liés au racisme et aux discriminations systémiques seront transversaux au projet. Une attention particulière sera apportée aux diverses populations marginalisées telles que les personnes immigrantes, racisées, en situation de pauvreté, de la communauté LGBTQ+ ou encore en situation de handicap. En ce sens, selon les situations, des partenaires ayant une expertise spécifique ou encore des intervenant.es étant en contact avec les personnes impliquées seront invité.es à siéger sur la cellule de crise.
L’équité, car en plus de la dimension de l’inclusion pour les populations visées, une vigilance a été portée au déploiement des ressources dans les différents secteurs de l’Île-de-Montréal. En effet, chaque territoire est distinct, notamment dans l’organisation des services et dans les structures de collaboration. Tout en s’appuyant sur les structures déjà existantes et sur les forces en présence, le déploiement équitable des services sur l’ensemble du territoire montréalais passe par une seule structure régionale à laquelle se grefferont des partenaires locaux, au besoin.
Les facteurs de réussite:
Parmi les facteurs de réussite identifiés, on retrouve:
L’engagement et la mobilisation des partenaires;
La compréhension commune de la problématique;
La compréhension des besoins spécifiques et particuliers de populations vulnérables;
La reconnaissance de l’expertise des différents partenaires;
La formation des partenaires;
Une structure et une trajectoire claire et bien définie;
Un leadership fort;
Des ressources humaines disponibles.
Afin de solliciter la Cellule d’action concertée en violence conjugale de Montréal, les organisations partenaires doivent remplir le formulaire prévu à cet effet. Voir document
C.A.C. VC Montréal n’impose pas l’utilisation d’une grille d’évaluation des risques d’homicide conjugal ou intrafamilial en particulier, mais privilégie les outils que les organisations partenaires utilisent déjà.
Les deux options suivantes sont des suggestions d’outils de référence:
Appréciation du risque d’homicide conjugal Outil tiré du guide d’intervention Intervenir auprès des hommes en vue de prévenir l’homicide conjugal, Drouin et al. (2022)
Voir document
Danger Assessment (Campbell, 2004)
L’outil Danger Assessment est disponible en plusieurs langues, dont en anglais, espagnol, portugais et français.
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