Vous cherchez de l’aide?

Et si c’était de la violence conjugale…

  • Est-ce qu'il arrive que votre conjoint vous bouscule, vous donne des coups ou des gifles?
  • Ou encore qu'il vous insulte ou qu'il vous fasse des reproches?
  • Ou bien qu'il déclenche une dispute pour tout ou rien?
  • Qu'il menace de vous frapper, de vous enlever la garde de vos enfants?
  • Qu'il contrôle vos allées et venues et même les personnes à qui vous parlez?
  • Qu'il fasse porter sur vous sa mauvaise humeur, sa colère?
  • Qu'il veuille contrôler vos dépenses?
  • Qu'il menace de mettre sur Internet des photos de vous prises en toute intimité?
  • Qu'il vous rende responsable de ses sautes d'humeur?
  • Que vous ayez peur de lui parfois ? Souvent?
  • Que vous vous sentiez responsable de tout y compris des gestes et des attitudes désagréables de votre conjoint?
  • Qu'il vous force à avoir des rapports sexuels alors que vous n’en n’avez pas le goût?
  • Qu'il s'excuse de ses mauvais agissements et qu'il recommence peu de temps après?

Si vous avez répondu oui à une ou plusieurs de ces questions, vous devez envisager que vous vivez dans un contexte de violence conjugale.

La violence conjugale se manifeste de plusieurs façons

  • La violence psychologique est très subtile et difficile à détecter autant par vous que par vos proches. Votre partenaire aura une attitude méprisante avec vous en vous faisant sentir une moins que rien. Il pourra aussi vous dire des choses humiliantes ou dénigrantes. Il cherchera peut-être à vous isoler en tentant de contrôler vos sorties ou les gens à qui vous parlez. Il se pourrait qu'il brise ou détruise des objets personnels qui vous sont chers ou encore qu'il maltraite votre animal de compagnie.
  • La violence verbale comprend les hurlements et les ordres. Ces cris sont généralement accompagnés d'insultes et d'injures ou même de propos dégradants et humiliants. Le chantage et les menaces sont également utilisés pour maintenir le contrôle.
  • La violence physique est davantage connue. Elle est souvent déguisée en "accident". Elle comprend les bousculades, les brûlures, les morsures et les coups. Elle peut mener jusqu'au meurtre.
  • La violence sexuelle est à la fois cachée et très taboue. Votre partenaire peut vous harceler, vous agresser ou vous brutaliser pour obtenir une relation sexuelle alors que vous n'êtes pas consentante. Il peut aussi vous imposer des actes dégradants et aussi vous violer. D'ailleurs, le viol conjugal est reconnu comme un crime dans le Code criminel du Canada.
  • La violence économique est très répandue mais peu connue. Votre partenaire vous prive d'argent ou encore cherche à contrôler vos revenus. Il peut aussi vouloir contrôler vos dépenses ou, pire encore, vous placer dans une situation ou vous êtes dépendante de lui sur le plan financier.
  • La violence spirituelle se définit par un dénigrement des croyances ou un contrôle des pratiques spirituelles ou religieuses. Votre partenaire pourra aussi vous obliger à vous associer à des pratiques religieuses ou même des rituels extrêmes.

La violence conjugale est un crime

Toutes les infractions prévues au Code criminel et susceptibles de survenir entre conjoints peuvent constituer de la violence conjugale. Parmi celles-ci, nous retrouvons :

  • les voies de fait : menacer de frapper ou frapper quelqu'un au visage, faire tomber quelqu'un, cracher sur une personne, lui serrer le bras, etc.;
  • l'agression sexuelle : c'est l'emploi de la force contre une autre personne dans un contexte sexuel et sans le consentement de la personne;
  • l'intimidation : incluant les menaces, le fait de briser les biens d'une autre personne, de suivre quelqu'un, de cacher des outils, des vêtements ou tout autre article appartenant à une personne;
  • le harcèlement criminel : actes répétés, dérangeants et intimidants qui font craindre pour votre sécurité ou celle de vos proches;
  • le fait de proférer des menaces: une personne manifeste son intention de faire du mal à une autre personne;
  • l'introduction par effraction : s'introduire dans un endroit par une ouverture, sans excuse légitime, même si l'ouverture n'a pas été forcée ou brisée;
  • l'enlèvement : lorsqu'une personne enlève une autre personne avec l'intention de l'emprisonner contre son gré;
  • la séquestration : lorsqu'une personne retient quelqu'un contre son gré dans un endroit;
  • la tentative de meurtre : une personne a tenté de tuer une autre personne mais elle a échoué;
  • le meurtre au premier degré : une personne a planifié et prémédité un meurtre avant de le commettre;
  • un meurtre au deuxième degré : le meurtre n'a pas été planifié d'avance.

Source : Éducaloi

Aucune victime ne mérite ni ne choisit l'agression subie

Il arrive fréquemment que l'entourage, les proches mais aussi la population en général considèrent que les victimes "aiment se faire frapper ou se faire violenter". Ce préjugé tenace est complètement faux! Les conséquences des actes de violence conjugale sur les victimes sont si importantes qu'il est évident qu'aucune personne qui les subit ne choisit ou ne mérite de telles agressions.

Ces conséquences peuvent être de tous ordres :

  • blessures physiques allant des ecchymoses aux fractures en passant par les brûlures, les commotions voire les fausses couches;
  • problèmes de santé chroniques tels les troubles du sommeil, la perte d'appétit, les maux de tête;
  • troubles psychologiques comprenant la perte d'estime de soi, les attaques de panique, la dépression et aussi les tentatives de suicide;
  • syndrome de stress post-traumatique comprenant des sentiments de peur et d'impuissance, des cauchemars et l'hypervigilance;
  • fuite dans l'alcool, les drogues ou les médicaments;
  • isolement social;
  • assassinat.

Source : Institut national de santé publique

Les femmes sont davantage victimes de violence conjugale que les hommes

Les infractions commises contre la personne dans un contexte conjugal l'ont été soit par un conjoint, un ex-conjoint, un ami ou un ex-ami intime. Les données sont constituées du nombre d'infractions qui se sont avérées fondées après enquête policière.

  • Au Québec, en 2011, 19 373 infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal ont été enregistrées, soit près du quart (23 %) de l'ensemble des infractions contre la personne. De ce nombre, 81 % des victimes étaient des femmes. D'ailleurs, les femmes composent la grande majorité des victimes de violence en contexte conjugal pour chaque catégorie d’infractions depuis que les données policières sont compilées. Elle reflètent ainsi la situation observée par les intervenantes des milieux sociaux et judiciaires.
  • Les infractions dans un contexte conjugal sont principalement perpétrées à l’endroit des jeunes femmes âgées de 18 à 24 ans.
  • En 2010, au Canada, les femmes de 15 ans et plus constituaient 81 % de toutes les victimes de violence conjugale.
  • Selon le Centre canadien de la statistique juridique, la proportion d'affaires de violence conjugale dont les auteurs sont des hommes s'accroît avec la fréquence de la violence (primaires, 86%; récidivistes, 94%; chroniques, 97%). Ces résultats (…) révèlent également que les femmes sont plus susceptibles que les hommes d'être victimes de multiples actes de violences.

Sources : www.msp.gouv.qc.ca / www.statcan.ca/francais

Malgré cela, les femmes éprouvent beaucoup de difficultés à dénoncer ou à quitter un conjoint violent

La difficulté de prendre une décision vis-à-vis les agissements inacceptables du partenaire violent s'entremêle avec plusieurs raisons à la fois différentes et complémentaires :

  • Vous nourrissez l'espoir que les choses vont changer... Vous croyez aux promesses de changement de votre partenaire et vous espérez que votre amour pour lui arrivera à le changer. Vous croyez aussi qu'il changera si vous modifiez vos propres comportements...
  • Vous pouvez ressentir de nombreuses peurs :
    • peur des menaces proférées par le partenaire;
    • peur d'entreprendre des démarches judiciaires;
    • peur que la violence augmente;
    • peur pour votre vie et pour celle de vos enfants;
    • peur qu'une intervention extérieure empirera la situation;
    • peur du jugement de la famille, des amis et des intervenants;
    • peur de ne pas être crue;
    • peur que les lois ne puissent vous offrir une protection adéquate contre l'agresseur;
    • peur que votre partenaire continue de vous harceler même si vous décidez de partir;
    • peur du rejet de la communauté.
  • Vous pouvez également ressentir de la culpabilité :
    • Vous vous sentez coupable de la violence de votre partenaire;
    • Coupable aussi de briser votre foyer et de séparer vos enfants de leur père.
  • Vous vous sentez seules, isolées tant socialement qu'économiquement;
  • Vous ne connaissez pas les ressources d'aide aux victimes tant pour vous que pour vos enfants;
  • Vos convictions religieuses, vos valeurs personnelles ou culturelles vous empêchent de quitter votre partenaire.

Source : Institut national de santé publique

L'auteur de violence conjugale est le seul responsable de ses actes

L'agresseur doit assumer la responsabilité de son comportement violent car lui seul décide d'utiliser la violence dans ses relations. Il ne peut se retrancher derrière ses problèmes passés ou actuels ou sur sa consommation d'alcool ou de drogues.

Il devra apprendre :

  • à communiquer dans le respect de l'autre;
  • à maîtriser sa colère;
  • à remettre en question les droits qu'il croit avoir sur sa femme et ses enfants et à rééquilibrer le pouvoir dans sa relation de couple;
  • à demander de l'aide aux ressources intervenant auprès des hommes violents.

Les proches d'une victime de violence conjugale peuvent l'aider

Il n'est pas facile pour quiconque de s'avouer que la relation intime est contaminée par de la violence conjugale. Il est aussi extrêmement difficile de parler à quelqu'un d'autre de la violence vécue au sein de son couple. Il est donc essentiel d'aborder la question avec une victime potentielle de façon compréhensive, sans la blâmer ou la juger mais plutôt en l'écoutant et en lui offrant son soutien afin qu'elle ne s'isole pas.

Rappelez-vous également :

  • De lui faire part de vos inquiétudes mais sans la juger;
  • De ne pas lui dire quoi faire mais plutôt de la supporter et de l'accompagner dans ses propres décisions;
  • De lui souligner :
    • Que la violence est inacceptable;
    • Que son conjoint est le seul responsable de ses actes;
    • Qu'elle ne mérite pas d'être traitée de la sorte.
  • De parler contre le comportement violent du partenaire et d'éviter de parler contre le partenaire;
  • De l'encourager à aller chercher de l'information et de l'aide auprès des ressources qui sauront la guider et de l'accompagner dans ses démarches;
  • De l'inciter à porter plainte si elle est victime de blessures physiques, de menaces, de chantage, d'agression.

Si vous êtes témoin d'un incident de violence conjugale, vous devez le signaler à la police. Ce signalement peut être fait de façon anonyme.

Source : Institut national de santé publique